L’histoire nous apprend que les phéniciens revêtaient d’un dallage les voies royales et les abords des palais. Mais c’est aux romains que revient la pratique d’habiller les chaussées circulées empruntées par les légions et les chars, de lourdes dalles de pierre généralement assemblées en « opus incertum » posé sur béton de chaux et terre compactée.

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C’est à partir du XIIème siècle, à l’instigation de Philippe Auguste, qu’on commença à revêtir les rues de la capitale de grès tiré des carrières de Fontainebleau.

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La chronique de Saint Denis (1186) :
« Philippe, toujours auguste, retenu alors quelques temps à Paris par les affaires de l’État, s’approcha d’une des fenêtres de son palais, ou il se mettait ordinairement pour se distraire par la vue du cours de la seine. Des chariots qui traversaient, en ce moment la cité, ayant remué la boue, il s’en exhala une telle puanteur que le roi ne put y tenir. Dés lors, il forma le projet d’un travail bien ardu, mais nécessaire, et qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait osé entreprendre, à cause des grand frais et des difficultés que présentaient son exécution; il convoqua les bourgeois et le prévôt de Paris, et, en vertu de son autorité royale, il leur ordonna de faire paver toutes les rues et places de la ville, avec de fortes et dures pierres.
Il semble que les travaux de pavage se soient déroulés principalement à la fin du XIVe siècle.

Ce financement était beaucoup plus important que celui nécessité par l’entretien ou le nettoiement des rues. Il fut donc établi que l’exécution des travaux seraient confiée à des professionnels et le financement serait géré par les autorités royales.
Celui qui deviendra plus tard « paveur juré du roi » s’appela d’abord visiteur des pavements, et relevait à la fois de la prévôté de Paris et de la Marchandise.
Les paveurs en 1397 n’étaient pas encore une communauté mais déjà bien organisés professionnellement. Le prévôt faisait choix parmi les ouvriers paveurs de Paris.
Le métier de paveur eut un statut en 1502.Ce statut définissait avec précision les règles de l’art du métier, en plus des dispositions corporatistes.

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Puis François ler et Henri IV poursuivent l’œuvre de Philippe Auguste sans pour autant la mener à bien car sous Louis XIII, époque à laquelle on remplaça les carreaux et les rabots par les « Pavés du roi », il restait encore beaucoup à faire!
C’est donc au XVIIème siècle qu’appartient « l’invention du pavé », du moins tel qu’on peut le voir dans la cour de Versailles ou dans celles des Hôtels particuliers du Marais. Pavés grès 18×18 ou 20×20, d’une épaisseur de 23 cm.

Au XIXème siècle, qui vit l’achèvement des grands travaux de voirie et celui du revêtement des chaussées de la capitale et de celles de toutes les grandes villes, on mit définitivement au point le pavé granite dit « mosaïque » en même temps qu’on expérimenta le pavé de bois.